Thèse de doctorat Thomas SOL DOURDIN (2020-2023)

École doctorale : Végétal, animal, aliment, mer, environnement (VAAME)

Formation d’origine : Master Sciences pour l’environnement, Gestion de l’environnement et écologie littorale 2018-2020

Responsable(s) scientifique(s) : Rossana Sussarellu (Ifremer, PHYTOX-GENALG) et Guillaume Rivière (Université Caen Normandie (UCN)

Financement : Projet PESTO (ANR, Ifremer à 50/50)

Titre de la thèse : Effets intergénérationnels d’une exposition précoce à un cocktail environnemental de pesticides chez l’huître creuse, Crassostrea gigas

Contexte

Les pesticides font partie des nombreuses substances chimiques d’origine anthropique retrouvées dans les eaux côtières. Présents en multitude et à des concentrations généralement faibles, ils participent de la contamination chronique des écosystèmes côtiers. Les organismes à fécondation externe, comme l’huître creuse (Crassostrea gigas), exposent leurs premiers stades de vie aux perturbations exogènes et il est aujourd’hui admis que les stades de développement précoces constituent des fenêtres de sensibilité élevée aux stress environnementaux. Les altérations observées sont présentes depuis l’échelle moléculaire jusqu’à l’échelle de l’organisme, en passant par tous les niveaux d’intégration intermédiaires, et peuvent se répercuter sur l’ensemble du cycle de vie ainsi que dans la descendance. Des travaux récents ont ainsi mis en évidence le rôle potentiel des modifications épigénétiques environnementalement induites dans la transmission de ces altérations. Cependant, l’écotoxicologie s’est, jusqu’à récemment, prioritairement intéressée aux effets de pesticides seuls et à des concentrations souvent élevées, limitant ainsi la pertinence environnementale des résultats obtenus.

Objectifs spécifiques

Mes recherches ont donc pour but de comprendre les effets de la contamination environnementale par les pesticides sur les invertébrés marins, en prenant pour cas d’étude l’huître creuse dont les caractéristiques écologiques (filtreur, benthique, sessile, fécondation externe) en ont fait un modèle très utilisé en écotoxicologie. Deux questions principales structurent ce travail : Quels sont les effets d'une exposition précoce à un mélange de polluants sur le cycle de vie d'un organisme (recrutement larvaire, croissance, reproduction, expression génique et épigénétique) ? Ces effets persistent-ils dans la progéniture des animaux exposés ; peut-on observer une adaptation chez les descendants des organismes exposés s'ils sont à leur tour exposés au même stress ? Nous utilisons, pour répondre à ces questions, une démarche expérimentale couvrant trois générations successives exposées à un cocktail de 18 pesticides pendant les 48 premières heures
de leur développement. Ces générations sont suivies tout au long de leur cycle de vie par des approches moléculaires (RNAseq, methylseq) et phénotypiques (croissance, métamorphose, reproduction, …).