COMENRADE (2020-2021)

Contamination, origine et transfert des éléments traces métalliques en fond de rade de Brest 

Coordination Ifremer

Type de projet

Financeur

Durée du projet

 Lien

N. Briant (LBCM)

National

DGAL, AELB et DPMA

2020-2021

Située à la pointe occidentale de la France et peu ouverte sur l’océan Atlantique, la Rade de Brest, est une zone de transition entre milieux marin et continental. Milieu vulnérable et particulièrement sensible à l’impact de l’anthropisation, il doit répondre à des enjeux économiques, sociaux et politiques et concentre ainsi de nombreux usages (pêche, maraîchage, agriculture, élevage, transport maritime, activité de dragage et de clapage, activités de plaisance, ...). Un enjeu majeur pour la gestion de ce site est de concilier développement économique et préservation d’un environnement exceptionnel.

Le compartiment sédimentaire représente le récepteur naturel majeur pour un grand nombre de contaminants chimiques. Il se comporte à la fois comme puits et comme source de contamination pour l’ensemble du milieu et de la chaîne trophique. En effet, les contaminants accumulés dans le sédiment sont associés à la phase particulaire de manière plus ou moins réversible. Une fraction de ces contaminants peut donc être remobilisée sous forme dissoute et devenir ainsi disponible pour divers processus tels que la bioaccumulation, les échanges diffusifs et la dégradation. Les apports possibles en éléments traces métalliques (ETM) à la rade sont variés : i) les fleuves côtiers (Aulne et Elorn) qui drainent des bassins versants agricoles, urbains, et miniers ; ii) l’activité militaire dans la rade (peintures, munitions…) ; iii) l’activité urbaine de la ville de Brest ; iv) l’activité conchylicole ; v) les apports marins (zone macrotidale soumise à l’influence des marées).

Récemment, la détection de fortes concentrations en plomb dans un échantillon de moules de la rade dépassant le seuil sanitaire admis pour la consommation humaine a mis en avant le besoin de connaissance sur le devenir des contaminants métalliques dans cet environnement. Dans ce contexte, l’étude sur la contamination en rade de Brest a pour objectifs scientifiques de répondre à trois questions majeures :

  1. Quelle est la distribution spatiale de la contamination au sud-est de rade de Brest et comment celle-ci évolue-t-elle au cours du cycle annuel ?
  2. Quelles sont les sources majeures de la contamination et existe-t-il des processus de dispersion/remobilisation des ETM entre les compartiments fleuves, estuaires et Rade sud-est ?
  3. Quels sont les impacts d’une contamination multi-source sur le biote ?

Le projet COMENRADE, alliant des laboratoires de l’unité BE (LBCM/LEX/ROCCH) et du LEMAR (UMR 6539), propose donc d’étudier finement la spatio-temporalité de la contamination particulaire de la partie sud-est de la rade (Figure 1) ainsi que la dynamique des ETM en phase dissoute et particulaire dans le système fluvio-estuarien de l’Aulne et l’écosystème semi-clos de la Rade de Brest, exposé à des pressions anthropiques dont la pression de contamination chimique. Ceci afin d’établir une cartographie de la contamination et d’en appréhender les sources et le transfert. De plus, la comparaison, in situ, de réponses biologiques aux ETM entre l’huître Crassostrea gigas et plusieurs espèces de moules issues de gisements naturels connus (Mytilus edulis, Mytilus galloprovincialis et une population locale) est étudiée.

 

Figure 1 : Zone d’étude : Aulne fluvial, estuarien et fond de rade.

Figure 2 : Photo de l’Aulne estuarien (Source : V. Mouchel)

Les collègues impliqués
Les partenaires

Unité BE (LBCM/LEX/ROCCH)

LEMAR (UMR 6539)